Les avocats des barreaux du Havre, de Rouen et d’Evreux ont répondu lundi à l’appel national à manifester devant leurs palais de justice à l’initiative du Conseil national des barreaux. Un seul mot d’ordre : la revalorisation de l’aide juridictionnelle, « ce fondement essentiel de la démocratie permettant l’accès de tous au droit et à la justice », a rappelé devant les grilles du palais de justice de Rouen le bâtonnier Arnaud de Saint Rémy.
Pour la troisième fois en deux semaines, les conseils rouennais étaient une trentaine à se rassembler en début d’après-midi, rappelant que l’aide juridictionnelle n’a pas évolué depuis 2007. La plupart avaient échangé le rabat habituel blanc de leur robe par une étoffe rouge pour signifier leur « colère ». La manifestation a été maintenue lundi malgré le retrait par la Garde des Sceaux du projet de fiscaliser les comptes Carpa des avocats. « Ce recul de la Garde des Sceaux sur ce prélèvement ne répond pas à l’ensemble des revendications de la profession », entendait-on dans les rangs des contestataires. Après avoir dénoncé « l’emploi des forces de l’ordre contre des avocats » la semaine dernière dans d’autres juridictions, les avocats rouennais ont entamé les premiers couplets de la Marseillaise. Les audiences ont été perturbées lundi. Plusieurs affaires ont été renvoyées à une date ultérieure. Cependant, certains représentants du Parquet ont refusé les renvois au motif qu’ils pénaliseraient victimes et prévenus.
Patrick Streiff