Les attentats de Paris

De l’école au lycée, les interrogations et les peurs des élèves

Dans les écoles et les lycées, une minute de silence et beaucoup de  questions
Dans les écoles et les lycées, une minute de silence et beaucoup de questions

« Qu’est-ce qu’un terroriste ? Pourquoi ils ont fait ça ? Lundi, des centaines d’enseignants ont été confrontés à ces questions en marge de la minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris demandée aux communautés éducatives par le ministère de l’Education nationale. Et la réponse est « difficile » confie une institutrice de CM1 «car nous mêmes, nous ne comprenons pas vraiment ». Le ministère convenait à l’avance du caractère délicat de ce genre d’échanges en en appelant à la « vigilance » et à la « perspicacité » des équipes. « Une même démarche de minute de silence ne peut avoir de sens à la même manière à l’école élémentaire, au collège et au lycée », écrivait-il. Dans cette école primaire de Rouen, la journée entière a été consacrée à l’explication, en s’appuyant sur la documentation mise en ligne par le ministère de l’Education nationale. Un temps partagé entre les questions, les réponses par des lectures, l’expression des enfants sous forme de dessins et poèmes.

Du côté des lycéens, la discussion s’est avérée moins compliquée que lors des précédents attentats, contre Charlie et l’épicerie Kasher, en janvier. « Ils ont posé des questions pendant une heure et ont mieux compris que lors de l’attaque contre Charlie (car) la question du blasphème ne se posait pas », raconte une enseignante du lycée Marcel Sembat à Sotteville-lès-Rouen. Au contraire, ils ont été touchés par l’atteinte à « la liberté d’expression, à la possibilité de se déplacer dans un concert » et aussi par le jeunesse des victimes qui avaient pour la plupart moins de 40 ans. L’enseignante a relevé aussi beaucoup de « confusion » parmi ces élèves sur le rôle de Bachar el-Assad ou encore sur celui de Daesh. «  Des élèves originaires de Turquie se sont inquiétés de voir le pays bombardé… », rapporte-t-elle. Au lycée Val de Seine, de Grand-Quevilly, les réactions ont été « à vif » sur les possibles ripostes en Syrie comme en France. « Certains élèves m’ont parlé de leur peur », raconte une enseignante qui confie « ne pas être psy. Je suis là pour remettre tout ça dans un cadre géopolitique ».

Curieusement, pour ces jeunes qui vivent avec internet, les réseaux sociaux n’ont pas échappé à la critique. Certains de ces élèves de lycée se disent « effrayés » par ce qu’ils ont lu, ou encore choqués « par des photos indécentes ». Mais, ajoute cette enseignante de secondes et premières, les images qui ont circulé ont aussi permis de « relier le mot “fraternité“ avec l’élan de solidarité sur les lieux des attentats, des gens qui ont hébergé, soigné, donné leur sang ».

Etienne Banzet, Dominique aubin

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