Le premier tour des élections régionales

Normandie : Droite en tête, FN en embuscade et PS en quête de renforts

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Au soir du premier tour des élections régionales, la droite a viré en tête de très peu devant le Front national, en Normandie. L’alliance UDI-LR-Modem-CPNT) emmenée par le député UDI de l’Eure Hervé Morin recueille 27,9% des suffrages. Le PS conduit par le président sortant de la Haute-Normandie Nicolas Mayer-Rossignol arrive en troisième position avec 23,5% des voix. Le Front national emmené par le député européen Nicolas Bay obtient 27,7% et apparaît comme la seule formation portée par une dynamique depuis le précédent scrutin de 2010. Il avait alors réuni 10,4%, soit pratiquement trois fois moins qu’aujourd’hui. Il arrive cette fois en tête dans trois départements sur cinq : l’Eure (33,6%), l’Orne (29,0%) et la Seine-Maritime (28,0%). Il confirme ses résultats des européennes de 1984 (29%) et des départementales de mars dernier (26%). Le Front national a profité de la hausse sensible de la participation passée de 46,7% en 2010 à 50,0% aujourd’hui qui a été générale à l’exception du Calvados. Dans ce département des électeurs ont sans doute voulu manifester leur mécontentement en boudant les urnes après le choix de localiser la préfecture de la nouvelle Normandie à Rouen et non à Caen.

La droite marque le pas depuis 2010. Elle avait alors réuni 31,8% des suffrages, un score alors considéré comme déjà médiocre. Pour espérer l’emporter, elle devra mobiliser du côté des abstentionnistes du premier tour et parvenir à séduire l’électorat qui s’est porté sur les formations souverainistes. L’Union populaire républicaine (UPR) a réunit 0,9% suffrages et Debout la France la liste conduite par Nicolas Calbrix le score flatteur de 4,1 %.

Le PS recule également. En consolidant ses résultats et ceux du Front de gauche avec lequel il était allié en Basse-Normandie dès le premier tour en 2010 il réunit 30,5% des voix contre 38,4%. Pour combler leur retard, les socialistes espèrent parvenir à rassembler dans les heures qui viennent toute le gauche dans la perspective du second tour. Les réserves de ce côté de l’échiquier sont tangibles : Lutte ouvrière a réuni 1,8% des voix, Nouvelle Donne, 0,8%, le Front de gauche, 7,0% et les écologistes d’EELV en perte de vitesse, 6,1%. Le PS a géré les deux régions avant leur fusion avec ces deux dernières formations depuis plusieurs mandatures. Les uns et les autres se sont ménagés durant la campagne et la fusion devrait s’opérer sans difficulté majeure.

Pour autant, rien n’est encore joué pour le deuxième tour. Les sondages réalisés avant le premier tour montraient que les trois camps (FN, Droite et Gauche) se partageaient à peu près à égalité le corps électoral. Depuis, avec les résultats de ce dimanche, la fourchette semble toutefois s’être sensiblement élargie, au bénéfice du PS et de ses alliés.

Dominique Aubin

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