Les attentats de Paris

En Normandie : Manifestations annulées et contrôles renforcés

Un rassemblement de protestation est organisé samedi à 17 h devant la mairie de Deauville
Un rassemblement de protestation est organisé samedi à 17h devant la mairie de Deauville

Les préfets de Normandie ont tenu samedi matin un Etat-major de sécurité avec les parquets, les forces de l’ordre et les autres services de l’Etat concernés, après les attentats qui ont fait 128 morts à Paris dans la nuit. Dans l’Eure, le préfet René Bidal a demandé l’annulation de la journée porte ouverte à la BA 105 d’Evreux et de l’assemblée générale de l’union départementale des maires. Au delà de ces mesures, le préfet de l’Eure a aussi appelé « au devoir de décence » s’agissant de manifestations de plus faible ampleur « mais qui suggèrent, quelques heures seulement après l’indicible horreur, des moments eurois de convivialité, de plaisir ou de rencontres sportives ». En Seine-Maritime, le préfet Pierre-Henry Maccioni a annoncé la mise en place de « dispositifs renforcés » aux frontières maritimes du Havre et de Dieppe. Il a ordonné l’annulation des voyages scolaires « jusqu’à nouvel ordre » mais a laissé « à l’initiative des responsables » la décision d’annuler ou de reporter de grands rassemblements « spécialement lorsqu’ils se tiennent dans un lieu confiné ».

Les Régions Haute et Basse Normandie et la Métropole rouennaise ont décidé d’annuler toutes les manifestations qu’elles patronnaient ce week-end. A Rouen, l’inauguration du gymnase Nelson Mandela a été annulée tout comme le match de coupe de France de football Quevilly-Lens et le spectacle « Réparer les vivants » au Centre dramatique national. A Caen, le concert de Junius Meyvant dans le cadre des Boréales a été lui aussi annulé. En revanche au Havre, les manifestations prévues ce week-end sont maintenues mais avec des contrôles renforcés. De même à Dieppe où la Foire aux harengs et à la coquille se tiendra pour « ne pas céder à la peur », selon les mots de Sébastien Jumel, le maire PCF.

Tous les responsables politiques de la région ont dénoncé ces attentats et exprimé leur compassion vis à vis des victimes et leurs familles. Le député UDI de l’Eure Hervé Morin a dit son accord avec la décision du chef de l’Etat de décréter l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire. « Il fallait le faire car nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles attaques », a déclaré l’ancien ministre de la Défense lors d’un point presse à Epaignes, la localité de l’Eure dont il est maire. Il a toutefois appelé à « tirer les conséquences » de ce drame, le moment venu. « Il faudra des inflexions très substancielles à la fois dans les conditions de notre intervention au Proche Orient et à l’intérieur des frontières du pays ». De leur côté, les présidents PS des régions Haute-Normandie Nicolas Mayer-Rossignol et de Basse-Normandie Laurent Beauvais ont évoqué « une douleur incommensurable » et appelé « à la solidarité et à l’unité (…) face à la barbarie ». Pour sa part, Joël Bruneau maire LR de Caen a dit apporter « solennellement » son soutien au gouvernement et aun Président de la République. Seul son discordant, la prise de position de Nicolas Bay le secrétaire général du Front national qui s’en est pris violemment à l’exécutif. « Pendant que ce Hollande et ce Valls combattaient le FN des assassins sanguinaires préparaient leurs attentats », a-t-il écrit dans un tweet. Devant l’indignation soulevée par ce texte sur les réseaux sociaux, Nicolas Bay l’a vite remplacé par un autre plus consensuel où il dit son « émotion » et sa « tristesse ». Il a, comme les autres têtes de liste, sauf l’Union populaire républicaine (UPR) annoncé qu’il suspendait sa campagne pour les élections régionales.

Parallèlement, la riposte politique aux attentats a commencé à s’organiser. A Deauville, le maire UDI Philippe Augier a appelé à un rassemblement de protestation qui s’est tenu devant la mairie ce samedi à 17H00. Une dizaine d’autres rassemblements ont été signalés dans la région notamment à Caen (500 personnes) et au Havre (une centaine, qui ont entonné  la Marseillaise). Les drapeaux des deux régions ont été mis en berne tout comme ceux de la ville du Havre où une minute de silence sera observée lors du conseil municipal de lundi. Les représentants de toutes les religions, réunis samedi après-midi à Rouen, ont dit à l’Etat leur « disponibilité à continuer de travailler sans arrière-pensée pour le vivre ensemble« . Pour sa part, l’archevêque de Rouen célébrera à 15H00 dimanche une messe à la Basilique Notre Dame à Bonsecours pour dire que « la mort n’a pas d’avenir ».

Dominique Aubin et Etienne Banzet

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